August 27, 2016

Batterie HP ProBook 5310m

Pour ceux qui n'auraient pas le courage de se tirer du lit, mais qui seraient tout aussi obsédés par l'idée de maximiser leurs performances, il reste encore le Modafinil. Inventé pour traiter l'hypersomnie - besoin pathologique de dormir -, et financé par l'armée française pour permettre aux soldats de rester alertes sans dormir, le Modafinil serait de plus en plus prisé des étudiants soucieux de réussir leur concours (7). Comme il est interdit à la vente en France, c'est dans les méandres d'Internet qu'il faut fouiller pour s'en procurer. Dans les forums, le médicament est décrit comme une «drogue intelligente» qui augmente la capacité de concentration et décuple la force de travail. Certains utilisateurs font tout de même état d'une «descente», quand les effets du produit s'atténuent, qui mènerait aux confins de la dépression, mais on n'a rien sans rien. Dans son livre 24/7, Le capitalisme à l'assaut du sommeil ( , Jonathan Crary prophétise un temps, pas si éloigné, où "les produits antisommeil, promus agressivement par les firmes pharmaceutiques, commenceraient à être présentés comme une simple option de mode de vie, avant de devenir, in fine, pour beaucoup, une nécessité". L'essayiste fait du sommeil, seul moment où nous ne sommes ni productifs ni consommateurs, le dernier rempart contre le capitalisme total.

Le problème, c'est qu'il n'est même pas certain que le temps «gagné» en investissant dans une sieste, en dormant moins ou en avalant des pilules nous conduise à profiter davantage de la vie. Qu'on y songe. Le temps de travail s'est réduit au fur et à mesure des victoires sociales successives, dégageant plus de «temps libre» que jamais. Pourtant, tout le monde se plaint d'en manquer. Cité par Mona Chollet (9), le sociologue allemand Hartmut Rosa explique cet état de «famine temporelle» par trois formes d'accélération combinées : l'accélération technique (Internet, TGV, four à micro-ondes), accélération sociale (remplacement des objets, des conjoints, des boulots) et accélération du rythme de vie. Dans les grandes métropoles, les frontières entre le jour et la nuit tendent à se brouiller, donnant le sentiment d'un mouvement perpétuel, frénétique, qui ne connaît jamais le repos. Dans son rapport sur le sommeil (1), la fondation Terra Nova relève les diverses stratégies politiques visant à faire de Paris une ville active vingt-quatre heures sur vingt-quatre, entre événements culturels nocturnes et massification de l'éclairage urbain.

Le rapport relève aussi qu'"autoriser les commerces à ouvrir de plus en plus tard afin de s'aligner sur les plus noctambules des clients et "tenir son rang" dans la compétition entre villes (nationales ou mondiales)" suppose "l'assouplissement du temps de travail et la banalisation du travail de nuit". Or, à vivre dans une ville qui ne dort jamais, on peut vite avoir le sentiment de ne jamais être là où il faut, ou de toujours manquer quelque chose de bien plus intéressant qu'un tête-à-tête avec l'oreiller. Dans son article consacré à la «bataille du temps», Mona Chollet constate que, "paradoxalement, cette course folle s'accompagne d'un sentiment d'inertie et de fatalisme". Ce qui pourrait signifier que les chantres de la modernité qui rognent sur leurs heures de sommeil pour «vivre plus» se trompent complètement de combat.

REPRENDRE POSSESSION DE SON PROPRE RYTHMEPour le philosophe Thierry Paquot, il s'agit de la logique du «toujours plus» qui s'oppose à la logique du «toujours mieux» : "Personne ne peut dire ce qui est mieux pour un individu, cela échappe à toute réglementation." Précurseur, Thierry Paquot a publié dès 1998 un livre intitulé l'Art de la sieste. Déjà, il mettait en garde contre un éventuel «patron astucieux» qui encouragerait son employé à faire la sieste : "Gare à la manipulation ! Gare à la confiscation vicieuse, à l'aliénation perverse !» Aujourd'hui, il se dit «favorable à ce que l'on conserve ce moment comme un temps intime, à part, sans l'intégrer ni aux chartes d'entreprise, ni à la méchante loi du travail de Mme El Khomri". Mais, surtout, il appelle à reprendre possession de son propre rythme : "Ce qui ne signifie pas du tout ne rien faire, bien au contraire ! Selon moi, c'est l'emploi du temps, avec ses heures homogènes, qu'il faut casser. Nous avons été élevés dans une culture de la culpabilité ; si on ne travaille pas, on transgresse les règles de la vie sociale. On invente alors une excuse de ne pas avoir été joignable, sans oser avouer qu'on lisait un livre passionnant qui nous rendait heureux"... Ou en train de piquer du nez. Non pas pour gagner un cycle de sommeil sur la nuit suivante, mais simplement parce que c'était le moment.

Depuis le 5 juillet, les pokémons surgissent un peu partout dans le monde et prennent place désormais dans le paysage virtuel martiniquais. Explications pour les moins connectés d'entre nous, en quatre points.
1 Qu'est-ce que Pokémon Go ?
Pokémon Go est un jeu à « réalité augmentée » . Il permet de chasser et d'attraper de petits personnages appelés pokémons. Une fois l'application téléchargée, lorsque vous regardez sur votre écran de smartphone, vous voyez le véritable environnement qui est autour de vous (la rue, les maisons, etc.), ainsi que les pokémons virtuels. Cela est possible grâce aux capacités de localisation par satellite de votre téléphone. Pour l'instant, le jeu est gratuit (hors option). Il a été lancé dans une vingtaine de pays et est déjà considéré comme un buzz mondial voire un phénomène sociétal. En France, il n'est pas officiellement lancé mais trouve déjà de nombreux fans.
2 Comment y joue-t-on ?

Il faut télécharger l'application gratuite, puis se construire une identité de dresseur/dresseuse de pokémons pour accéder à la cartographie du jeu où se trouvent les pokémons en liberté. Dans cette réalité virtuelle, vous aurez besoin d'utiliser l'appareil photo du téléphone pour voir apparaître les pokémons et les pokestop (lieux d'échange).
3 Quel est le but de ce jeu ?
Le but du jeu est de se déplacer dans les différentes régions pour pouvoir chasser et capturer des pokémons à l'aide de pokéballs. Dans la réalité virtuelle, le principe reste le même sauf que des équipes sont constituées et des arènes (aires de combats) virtuelles sont installées.

4 Y a-t-il des dangers à utiliser Pokemon Go ?
Outre les dangers relatifs à l'usage des jeux vidéos et écrans, addiction notamment, les autorités de plusieurs pays ont déjà commencé à mettre en garde la population contre les menaces liées à l'utilisation d'un smartphone en marchant, en conduisant, en pédalant, sans prendre en compte l'environnement réel : se faire renverser par un véhicule ou encore entrer dans une zone interdite.
Dossier réalisé par Laura Koury, Samuel Cincinnatus (stagiaires) et C. Everard
« Content d'avoir sauvé ma vie mais pas d'avoir laissé passer un pokémon »

Les dresseurs se reconnaissent entre eux pour parler pokémons. Reportage sur la place de la Savane à la rencontre de quelques joueurs.
(Samuel Cincinnatus, stagiaire)
11 heures, sur la place de la Savane. Mathias déambule, les yeux sur son portable, et l'air de chercher des fantômes autour de la statue de Pierre Belain d'Esnambuc. Pas de doute, le garçon de 24 ans est un joueur de Pokémon Go. Administrateur de réseau dans la vie et dresseur de pokémons à ses heures perdues, il fait partie des Martiniquais qui se sont procuré l'application avant sa sortie officielle. Appartenant à l'équipe « rouge » , il a déjà attrapé 48 pokémons. « C'est bien d'aller voir les coins les plus insolites où se cachent des pokémons. C'est le côté touristique! Savez-vous qu'il y a aussi une arène dans un grand centre commercial ? Si ça, ce n'est pas un plan marketing... » Deux autres garçons, même profil, s'approchent. Djiovany, équipe jaune, 18 ans. Mathias, équipe bleue, 16 ans. Djiovany explique qu'il a commencé les six premiers niveaux dans sa chambre, entre 1 heure et 2 heures du matin, mais que maintenant, il lui faut sortir. Mathias, lui, a dans son sac une batterie encombrante comme une petite bouteille d'eau de source, pour être certain de ne pas être à court d'énergie.

Après les échanges de politesse (« Tu es à quel niveau ? » , « As-tu des pokémons rares ? » ), la discussion s'enchaîne. « Avez-vous vu l'arène un peu plus loin ? J'y ai laissé un Ponysta! » , demande Mathias (rouge). « Ah oui, on lui a fait la misère! » , répond Djiovany. « Je le ferai évoluer » , conclut Mathias. Djiovany avoue : « Tout à l'heure, mon téléphone a vibré alors que je traversais. Je suis content d'avoir sauvé ma vie mais pas content d'avoir laissé passer un pokémon 225 (points, NDLR)! » Le petit groupe est vite rejoint par Marc, 32 ans, qui lance, avec un sourire, « Pokémon go ? » . Marié mais seul à jouer, il explique : « En général, je fais un petit tour en sortant du travail pour capturer des pokémons et je rentre » . Les trois garçons, hilares, l'accueillent et la conversation reprend. Marc leur propose de rejoindre le groupe Whatsapp de Pokémon Go Martinique. Tous le reconnaissent : ils sont nés avec les pokémons, et ne sont pas prêts à les laisser dans la nature.

Posted by: akkusmarkt at 08:16 AM | No Comments | Add Comment
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